Trente ans de maquettes Star Wars

Ière PARTIE : DE 1980 A 1999

Aux USA, c’est MPC qui sort les premiers kits Star Wars. On trouve ainsi le X-wing et le Tie de Vador, deux kits à « grande » échelle. Nous aurons droit aussi aux deux robots, R2-D2 avec un dôme en partie transparent bleu, mais le reste de sa tête en chromé, et même des parties escamotables pour apprécier sa mécanique interne, et un Sispéo à la tête disproportionnée mais aux membres maintenus par un bête élastique. Ce seront les seuls kits proposés en France où Meccano héritera des kits MPC Star Wars. Rien de bien surprenant puisque c’est déjà elle qui distribue les jouets. Mais cela devient encore plus logique lorsque l’on sait que Meccano sera affilié à Airfix quelques années plus tard.

Ce sera d’ailleurs la seule collection de maquettes clairement marquée « La guerre des étoiles » et non Star Wars … Les kits suivants seront en plusieurs langues mais c’est le titre original en anglais qui apparaîtra sur les boîtes d’Airfix pour l’Empire Contre Attaque et Le retour du Jedi. Les boîtes ont la particularité d’être livrées avec des illustrations peintes, très inspirées. Ce qui est typique de l’époque, pas moyen de voir le modèle terminé et peint, et obtenir des images réelles du film ne se fera que plus tard.

Aux USA d’autres kits comme celui de Dark Vador, auront été proposés par MPC, peu avant la sortie de la suite tant attendue, et tant appréciée de L’Empire Contre Attaque. Ce sera également le cas pour le Faucon Millénaire livré dans sa première version avec un kit d’éclairage interne ainsi qu’on le verra dans les publicités de l’époque, toujours en compagnie des quelques jouets et figurines de la même période (le compartiment à pile encore visible sur les rééditions actuelles, ne sert plus à rien à part pour les bricoleurs qui ont là un espace dédié à l’éclairage « optionnel »). Les choses vont se bousculer avec les années 80, riches en nouveautés avec Airfix.

Historiquement, Airfix est une société britannique fondée par un Hongrois nommé Nicholas Kove en 1939. Le nom de la société viendrait des jouets en caoutchouc rempli d'air qui étaient construit à l'époque, d'où "Airfix". En 1981, les départements de Meccano et Dinky, rachetées quelques années plus tôt, rencontrent quelques ennuis et cela permet à Palitoy, une société détenue en partie par le groupe américain General Mills, de reprendre Airfix. La production de kits est délocalisée en France (du coup les kits sont marqués "made in France"). Sur la même période, étant donné que General Mills comprend également la société MPC (Model Products Corporation), les kits de ces derniers finissent en Europe sous le label Airfix. Dans les années 2000 Heller rachète Airfix mais entraîne cette dernière lentement dans sa chute. En 2006 c'est Hornby, connu dans le domaine du modélisme ferroviaire, qui reprend Airfix et Humbrol, une nouvelle transition dans le contexte moribond qu'est celui du modèle réduit.

En 1981, Airfix au mieux de sa forme propose en Europe et notamment en France les nombreux kits qui vont accompagner la sortie en 1980 de l’Empire Contre Attaque. On obtiendra ainsi enfin le Star Destroyer, le vaisseau spatial géant de l’empire, le Faucon de Han Solo, mais aussi le Snow speeder des rebelles sur la planète Hoth, Une fois de plus, les kits sont assez simplistes… Le AT AT, quadripode d’assaut de l’empire, le Slave One de Boba Fett, mais également des dioramas, celui de la base Rebelle (assez approximatif, surtout pour les Y-Wing amputés d’une partie de leur moteur) et de la bataille de Hoth, à une échelle avoisinant le 1/200 ce qui ne l’empêche pas d’être livré avec des personnages à l’échelle (soldats rebelles, impériaux, mais pour la base nos héros et même Dark Vador). Nous aurons droit également à la maison de Yoda, avec un maître Jedi trop grand, un Luke trop petit et un R2-D2 aux proportions étranges…

Avec la sortie en 1983 du Retour du Jedi, ce sont de nouvelles références qui vont déferler, avec le Speeder Bike, des versions de petites tailles des vaisseaux du film dont le X-wing, le A-wing, le B-wing, rejoint vers 1984 par le Y-wing opposés au superbe Tie Interceptor, le tout en Snap Fit (à monter sans colle, ou presque…), et de nouvelles éditions des précédentes références dont le Faucon mais sans le système d’éclairage. Un peu plus tard nous aurons également la navette impériale Tydirium, le AT-ST (Scout Walker). Niveau Diorama nous aurons le palais de Jabba, dont aucun des nombreux personnages ne permet de représenter correctement une scène en particulier, mais plutôt toute en même temps (il manque également un mur du palais, pour mieux voir l’intérieur mais cela gagne beaucoup à être complété…). Airfix aura cette particularité par rapport au reste du monde de proposer un lot de quatre engins, le X-wing, le B-Wing, le A-wing et le Tie Interceptor livrés avec un pinceau et des peintures. Ce produit d’appel est très apprécié des boutiques en France, qui n’auront au final que très peu de versions individuelles de ces maquettes.

Les maquettes de Star Wars ont suivi de près la sortie des films de la première trilogie. Loin d’avoir représenté la totalité des engins et encore moins des personnages, de nombreux kits ne tardent pourtant pas à faire leur apparition. Peut-être en manque d’imagination, MPC proposa des kits motorisés, un C3-PO marchant, un AT-AT, un Scout Walker… Quelques années plus tard, début des années 90, l’ajout de fibres optique dans de nombreux kits Star Wars mais surtout Star Trek, les poussera sans doute à proposer une nouvelle version du Faucon en version écorchée, livrant ainsi les détails internes du vaisseau de contrebande. On notera l’apparition tardive de Tie Fighters, vendus par deux avec un socle représentant la surface de la Death Star, laquelle aura droit également à sa version plastique, et décevante…

Pour les réelles nouveautés, il faudra se tourner vers de nouveaux acteurs du joyeux monde de la licence, surtout dans les années 90 où l’attente était à son comble pour une nouvelle trilogie très attendue, à tel point qu’une simple BD, et une série de romans, appelé Shadow of the Empire (qui se passe entre l’Empire Contre Attaque et le Retour du Jedi) suffira à relancer la machine à produits dérivés.

Ce fut le cas de figurines en soft vinyl chez Screamin’, créées au Japon et qui furent distribuées aux USA pour une clientèle avertie dans les années 90.

On trouvera ainsi les personnages les plus emblématiques, Darth Vader, un Stormtrooper, un C3-PO et un R2-D2 plus réussis que leurs frères en plastique, mais aussi Vixor, le méchant de service de l’épisode inédit Shadow of the empire, l’empereur Palpatine, Han Solo, Obi Wan avec ici des résultats moins convaincants. On aura même droit à un Rancor en soft vinyl de toute beauté, livré avec un petit Garde gamoréen à l’échelle (même taille que les figurines jouets).

Dans les années 2000 ce serait plutôt Kotobukiya qui aurait pris le relais, avec du vinyl plein et non plus creux. On en trouve de nombreux exemples, magnifiquement réalisés, qui touchent aussi bien la trilogie classique que la prélogie et ses clone troopers par exemple. Les figurines sont toujours présentées dans des poses dynamiques et réalistes, Bien que déjà peintes, les différentes pièces restent à assembler, mais sans colle. C’est une élégante, et bien moins coûteuse alternative aux kits résines déjà montées et peintes de la société française Attakus.

Mais milieu des années 90 il n’y avait, finalement, pas grand chose à se mettre sous la dent. Il faut attendre 99 pour voir déferler un véritable raz-de-marée de produits dérivés, dont des maquettes en quantité importante !