Depuis que je suis papa, ce n’est pas évident de faire de la maquette, trouver le temps, faire attention aux produits utilisés… Les premiers mois je ne voulais pas utiliser l’aérographe pour garder un environnement sain, c’est pourquoi j’ai poursuivi, quand je le pouvais, mes expérimentations au pinceau.
C’est dans un mook Hobby Japan, « Easy Finish for Weekend Modeler HG », que j’ai découvert ce qui allait être ma peinture de prédilection. Ce numéro est dédié aux techniques abordables et rapides pour les maquettistes qui n’ont pas beaucoup de temps à accorder à leur passion. Typiquement ce que tout jeune papa connaît ! Pour ceux qui ne le savent pas, de nombreux numéros des mooks Hobby Japan sont à présent disponibles, traduits en anglais, en format ebook sur la plateforme Kindle d’Amazon. Vous pouvez vous les procurer directement sur Amazon.fr en cherchant « Hobby Japan » dans la section Livre. Le rendu est très confortable sur mon Ipad.
Dans un des articles de ce numéro, un maquettiste présentait sa méthode pour réaliser un gunpla avec effet Animé (j’appelle plutôt ça un effet Cell Shading mais bon…), vous savez, cet effet à la mode qui consiste à peindre son gunpla (ou une figurine) avec des aplats de couleurs en formant des ombres et reflets nets, et à souligner en noir toutes les arrêtes, façon anime, donc. Ce n’est pas un style que j’affectionne particulièrement mais je m’étais dit « pourquoi pas », la méthode présentée étant intéressante. L’auteur utilisait des peinture Turner Acrylic Gouache, que je ne connaissais absolument pas mais qui avait l’air de bien s’appliquer en aplat et de se nettoyer facilement en cas de débordement. L’auteur l’utilisait directement sur le plastique avec simplement une couche de vernis mat préalable pour assurer l’accroche de la peinture. Sur les photos ça avait l’air simple et avec de bons résultats.
Après quelques recherches, j’ai trouvé un set de 24 peintures Turner sur Amazon, que j’ai commandé pour tester. Turner est une marque japonaise qu’on ne trouve pas facilement en France, si ce n’est hors de prix à l’unité dans certaines boutiques d’art, mais sur Amazon.fr ce set est vendu à environ 45€, soit moins de 2€ le tube, ce qui est très correct. La peinture se présente en effet sous forme de tube, comme les peintures à l’huile et certaines acryliques d’art. Dés réception j’ai testé la fameuse technique Animé avec ces peintures… cuisant échec, je ne suis pas parvenu à obtenir un bel aplat comme dans le tuto (je n’ai sans doute pas suffisamment cherché à acquérir le coup de main nécessaire). Mais j’ai découvert des propriétés qui m’ont bien d’avantage intéressées !
Après quelques recherches, j’ai trouvé un set de 24 peintures Turner sur Amazon, que j’ai commandé pour tester. Turner est une marque japonaise qu’on ne trouve pas facilement en France, si ce n’est hors de prix à l’unité dans certaines boutiques d’art, mais sur Amazon.fr ce set est vendu à environ 45€, soit moins de 2€ le tube, ce qui est très correct. La peinture se présente en effet sous forme de tube, comme les peintures à l’huile et certaines acryliques d’art. Dés réception j’ai testé la fameuse technique Animé avec ces peintures… cuisant échec, je ne suis pas parvenu à obtenir un bel aplat comme dans le tuto (je n’ai sans doute pas suffisamment cherché à acquérir le coup de main nécessaire). Mais j’ai découvert des propriétés qui m’ont bien d’avantage intéressées !
A l’usage, les Turner se diluent à l’eau, comme les acryliques eau type Vallejo, mais s’avèrent plus fragiles. Elles sèchent aussi moins vite, ce qui permet de les conserver très longtemps dans une palette humide. Aussi, elles se réactivent plus facilement, ce qui permet de créer des effets de fondu ou dégradé plus aisément que les acrylique eau classiques. Elles se nettoient à l’eau en cas d’erreur, tout en étant suffisamment résistantes une fois parfaitement sèche. Enfin, elles ont un très beau rendu mat, idéal pour les effets réalisés au pinceau.
Des caractéristiques qui ont fait « tilt » chez moi car ça correspondait tout à fait à ce que je recherchais pour mes expériences de rendu « illustration ». Les lavis de Vallejo appliqués pour mon Zgok et l’enamel utilisée pour mon Robonoid, ne m’avaient pas convaincu, aussi j’étais prêt à de nouvelles expérimentations !
Des caractéristiques qui ont fait « tilt » chez moi car ça correspondait tout à fait à ce que je recherchais pour mes expériences de rendu « illustration ». Les lavis de Vallejo appliqués pour mon Zgok et l’enamel utilisée pour mon Robonoid, ne m’avaient pas convaincu, aussi j’étais prêt à de nouvelles expérimentations !
Il me restait à trouver un kit qui m’intéresse suffisamment pour me motiver à me lancer, idéalement du 1/144 car du 1/100 serait sans doute trop grand pour ce type d’effet. Il fallait également qu’il se prête bien à l’exercice par ses formes. C’est au détour des rayons d’un magasin geek prés de chez moi (hélas fermé depuis, c’est dommage car ils avaient un joli choix de gunpla),que je suis tombé sur le HG Demi Barding de la série MS Gundam : The Witch of Mercury. La série est sympa sans m’avoir marqué, clairement pas à la hauteur de son épisode pilote, et à vrai dire je ne me rappelle même plus à quel moment apparaît le Demi Barding. Mais son design de grunt, très réussi, m’a bien plu.
Le kit en lui même est typique de la bonne qualité des dernières productions de Bandai, avec aucune jointure visible et un découpage des couleurs assez fidèle, ne nécessitant que quelques retouches. Le tout est servi par une belle mobilité et un backpack séparable monté de canons.
Le kit en lui même est typique de la bonne qualité des dernières productions de Bandai, avec aucune jointure visible et un découpage des couleurs assez fidèle, ne nécessitant que quelques retouches. Le tout est servi par une belle mobilité et un backpack séparable monté de canons.
Côté réalisation j’ai commencé par appliquer les couleurs de base à l’aérographe en utilisant des peintures AK Real Color dans des teintes proches de celles d’origine. Les Real Color, qui sont des acryliques laquers, ont la particularité d’être très mattes (et de sentir le poisson pourri), ce qui est parfait pour l’accroche des Turner. A défaut, un vernis mat sur n’importe quelle autre peinture fera l’affaire. J’ai appliqué les Turner avec un petit pinceau plat arrondi (pointe usée-bombée comme disent les artistes) de la marque GodHand, ainsi qu’un petit pinceau fin pour les détails.
Je me suis basé sur la boxart pour le placement des couleurs, que j’ai arrangé à ma sauce, l’idée étant de retrouver cet aspect « peinture ». Pour le coup j’ai vraiment eu l’impression de peindre un tableau et non pas une maquette, dans le travail des couleurs et de la lumière ! Les caractéristiques des Turner permettent de travailler les couleurs de façon à garder l’aspect « coup de pinceau » du style illustration, tout en travaillant en finesse les transitions.
Je me suis basé sur la boxart pour le placement des couleurs, que j’ai arrangé à ma sauce, l’idée étant de retrouver cet aspect « peinture ». Pour le coup j’ai vraiment eu l’impression de peindre un tableau et non pas une maquette, dans le travail des couleurs et de la lumière ! Les caractéristiques des Turner permettent de travailler les couleurs de façon à garder l’aspect « coup de pinceau » du style illustration, tout en travaillant en finesse les transitions.
D’ailleurs, si la peinture de base à l’aéro a été appliquée classiquement pièce par pièce, pour la partie au pinceau, j’ai peint par sous-ensemble, afin d’avoir une meilleure appréciation globale des effets et du placement des ombres et lumières. J’ai joué sur les contrastes pour rendre le modèle attrayant à l’œil, en ajoutant quelques effets de lumières notamment pour les optiques. Enfin, le style ayant tendance à rendre difficilement discernable les formes du mecha, j’ai souligné les arrêtes avec des highlights, ce qui permet de redonner « forme » au modèle. Pas de jus pour les panel lines ici, je les ai directement tracées au pinceau fin à la peinture Turner pour rester dans l’esprit. Enfin, je n’ai pas appliqué de vernis final afin de conserver leur superbe rendu mat naturel.
J’ai vraiment adoré cette expérience de peinture, même si ce fut long, la réalisation s’étant étalée sur 6 mois, et que mon pinceau GodHand n’y a pas survécu ! Les peintures Turner Acrylic Gouache (pourquoi gouache ? Je n’en sais rien…) se sont révélées parfaitement adaptées à mon style, à mon coup de main, à ce que je recherchais comme rendu et sensations. Elles ne conviendront clairement pas à tout le monde, mais pour ma part c’est mon coup de cœur 2024.
Place aux photos du HG Demi Barding terminé !
Place aux photos du HG Demi Barding terminé !