Review - Master Grade ZZ Gundam ver.Ka 1/100


Rédigé par Zenkuro le Samedi 20 Janvier 2018 à 17:20 | Lu 2317 fois | 0 commentaire(s)



Après l'unboxing puis le montage, voici le temps de la review du MG ZZ Gundam ver. Ka ! Pour rappel, ce Master Grade de Bandai est sorti en septembre 2017 au Japon au prix de 6000 JPY et est disponible en France pour une centaine d'euros.

Pour les petits nouveaux, ver. Ka signifie version Katoki, du nom du mecha designer Hajime Katoki, qui a travaillé par exemple sur MS Gundam 0083 Stardust Mermoy ou plus récemment sur Gundam UC (le Gundam Unicorn, c’est lui). Katoki s'est fait une spécialité de redesigner les Mobile Suits d'autres mecha designers dans un style très reconnaissable : raccourcissement du buste, allongement à outrance des jambes, nouvelles panels lines (lignes de structures) et une flopées de décals. Il a ses fans mais aussi des détracteurs dont je fais parti. En effet je considère que bien souvent il se contente d'appliquer ce que j'appelle son « algorythme » pour redesigner sans génie les Mobiles Suits les plus emblématiques de l'UC. Mais je reconnais que des fois ça passe bien.

Alors quid de ce ZZ Gundam ver.Ka ? C'est ce qu'on va voir tout de suite.

Un redesign version Ka...

Je ne vais pas m'attarder sur la boite et la notice qui sont dans le pur jus des ver. Ka avec un très beau box art (oui j'ai dit beau). La notice est traduite en anglais comme pour tous les gunplas récents. J'attaque direct dans le dur avec l'aspect visuel global de cette nouvelle version du ZZ Gundam, qui succède au premier MG sorti en 1999 (19 ans déjà !).

Katoki oblige, le ZZ est passé à la moulinette de son « algorythme ». Alors que le ZZ Gundam est dans la série éponyme un MS massif, ici Katoki lui offre un design plus élancé. Le duo « buste court / jambes allongées » est particulièrement flagrant lorsque le backpack n'est pas encore monté. Les proportions du ZZ sont alors presque choquantes à la vue de la finesse de la taille qui n'est constituée que du Core Block.

Pas de doute, même si Mika Akitaka, qui a bossé sur la série originale de Gundam ZZ, a participé à la conception de ce MG, on a bien affaire à du Katoki pur jus. De quoi me filer des sueurs froides durant le montage quant à la viabilité esthétique de ce kit… du moins jusqu'à l'assemblage de l'imposant backpack qui, oh miracle ! vient rééquilibrer la silouhette de ce ZZ ver.Ka.

Au final si les fans de la version d'origine trouveront forcément à redire, je dois avouer que pour ma part, je le trouve finalement plutôt efficace. Surtout, il reste un MS très imposant avec ses 20 cm de haut à la tête (24cm au plus haut des canons) et 15cm de large aux épaules.

… qui aurait pu être plus abouti

Côté proportions on retrouve donc nos petits et en plus ce n'est pas raté. Mais qu'en est-il du niveau de détail ? En général les version Ka sont assez riches de ce point de vue là (détails en reliefs, multiples panel lines, etc...). Qu'on aime ou pas leur design, il faut reconnaître que techniquement ça envoie du pâté. Le MG Sazabi ver.Ka en est le parfait exemple. Autant je déteste ce redesign, autant techniquement je reconnaîs le coup de maître. Je vous invite d'ailleurs à voir ma vidéo unboxing sur ce sujet.

Mais ici on ne parle pas du Sazabi mais du ZZ, alors qu'en est-il pour celui-ci ? Et bien… c'est plutôt mitigé. Il y a de très belles choses comme les ailes des bras où l'on reconnaît bien la patte des MG ver.Ka avec de multiples niveaux de moulage, beaucoup de détails… Certaines parties mécaniques sont joliment détaillées comme le bassins ou l'intérieur de la jupe. Les réacteurs sont joliment reproduits, les racks de missiles du backpack sont du plus bel effet. Le Core Fighter est superbe.

Et à côté de ça on a des pièces d'une platitude que n'aurait pas renié Jacques Brel (pour les plus jeunes allez voir sur Wikipédia), avec le minimum syndical de détails… Les épaules, les jambes, les bras ne sont vraiment pas folichons, les exhausts sont plats, l'intérieur des pièces des jambes est assez pauvre.

A croire que ce sont des équipes différentes qui ont bossé sur les différentes parties du kit. Bon ça reste du niveau des MG récents bien sûr (c'est à dire bon… pour du gunpla). Mais honnêtement, pour une version Ka d'un MS culte, je m'attendais à plus de travail, surtout quand la mode actuelle chez les builders est au paneling à outrance.

Ce n'est pas grave, la planche de décals à l'eau est là pour masquer la misère, grâce à la technique classique de Katoki « je fiche des marquages de servitudes partout ».

Bref il y a du bon et du moins bon côté détaillage, et on sent bien que le budget R&D de Bandai a été utilisé pour offrir un kit à la transformation sans compromis et pensé pour les builders qui ne peignent pas. De là à dire que Bandai a bossé sur un jouet en kit, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement : ce ZZ Gundam est un jouet en kit !
Du très bon et du moins bon dans les détails

Une transformation (presque) de haute volée

Dans la continuité de son grand frère le Zeta Gundam, le ZZ Gundam est un MS transformable en non pas une, non pas deux, mais trois forme ! Oui enfin non, plutôt en une forme qui peut se séparer en 2. Donc ça fait 3 mais pas vraiment… bref ! Le ZZ Gundam peut passer du mode MS classique au mode G-Fortress, équivalent d'un Waverider élevé aux hormones.

Le G-Fortress peut se séparer en deux appareils : le Core Top, composé du buste du ZZ Gundam surmonté du Double Beam Rifle, et le Core Base, formé des jambes et du backpack. Entre les deux la jonction est faite par un classique Core Block transformable en Core Fighter. Ce dernier venant s'assembler dans l'un ou l'autre appareil. Et oh joie Bandai a inclus dans la boite deux Core Fighters ! C'est d'ailleurs bien le seul point sur lequel ils n'ont pas été pingre…

Il faut reconnaître que Bandai a fait du super boulot pour la transformation car esthétiquement, les différents modes sont parfaitement réussis. La jonction entre le buste et les hanches, avec le Core Fighter, est parfaitement assurée et dans l'ensemble le mécanisme de transformation ne parait pas fragile, assurant un bon maintien une fois les manipulation faites. Seule exception, et hélas pas des moindres : la jonction entre le Double Beam Canon et la pièce rouge du buste n'a absolument aucune tenue. Vous aurez systématiquement un jour important sur la partie la plus visible de l'appareil… bravo les gars !
Les étapes de la transformation

Parlons de la transformation elle-même. On a vraiment l'impression que ce gunpla a été conçu comme un jouet transformable. Il y a tout un tas de mécanismes avec des pièces mobiles : le siège du Core Fighter qui pivote, des plaques du Double Beam Canon se déploient quand on tire la crosse, un réacteur se repositionne quand on rentre le train d’atterrissage sous le G-Fortress, le plot d'attache du backpack apparaît quand on le remonte... Le clou du spectacle réside dans le mécanisme des jambes qui glisse grâce à un rail sur l'axe du genou.

Sauf qu'un jouet c'est costaud, les pièces sont vissées si bien qu'il n'y a pas de risque de démontage en cours de manipulation. Or ici les pièces popent facilement, surtout le mécanisme des jambes et ce fichu V-Fin qui tient que dalle. Soyez donc très prudent la première fois car j'ai des éléments qui ont volés dans la pièce ! C'est agaçant, mais il vaut mieux ça que de voir les pièces péter en forçant dessus. Et comme dit plus haut, un fois la transformation faite, plus de soucis.

Petit détail sympa, les modes G Fortress, Core Top et Core Base disposent de pseudos trains d'atterrissage. Pseudo parce qu'ils sont là juste pour faire joli, ils ne supportent rien du tout. Mais à plat ça fait illusion.

Les compromis pour permettre la transformation ont été cherchés dans la mobilité. Pas d'articulations à outrance comme sur le MG GM Sniper 2 par exemple. Ne vous attendez pas à des épaules super mobiles, à des chevilles ajustables… non ici on a droit au strict minimum, ce qui est bien compréhensible. Ajoutez à cela l'aspect massif du kit qui non seulement rend son équilibre précaire mais aussi limite sa mobilité (impossible par exemple de lever correctement le bras, l'aile de l'épaule venant buter contre le backpack), et vous aurez un gunpla qui aura bien du mal à prendre des pauses dynamiques digne du championnat du monde de gymnastique acrobatique.

Ceci-dit, si vous disposez d'une action base, vous arriverez tout de même à lui faire prendre des poses, certes basiques, mais non sans classe.
Le mode G-Fortress

Le Core Top

Le Core Base

Un kit pour builder

Par contre s'il y a un point sur lequel Bandai n'a pas fait de compromis et s'est cassé la nénette à outrance, c'est bien pour offrir aux builders, fan de no paint, un kit qui ne nécessite absolument aucune retouche de peinture. Ça en est à un tel point que les maquettistes, ceux qui peignent leurs kits avec amour, vont trouver ça relou. En effet on en vient à compliquer le montage et le démontage tout ça pour éviter un malheureux point de peinture. Car bien souvent Bandai a décomposé des parties à outrance en imbriquant des pièces dans des pièces dans des pièces juste pour un misérable point gris au milieu d'une pièce blanche… Mais étonnament les trains d'atterrisage des Core Fighters sont moulés... dans du plastique transparent... NANI ??

Perso ça m'a franchement ennuyé et j'ai au final pris assez peu de plaisir à monter ce kit (je n'ai pas détesté, mais je n'ai pas aimé). Mais ceux qui ne peignent pas, et c'est la cible de Bandai après tout, seront aux anges.

Rien de rédhibitoire pour les peintre pour autant, qu'on soit bien d'accord, on a connu pire (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, pas plus que cette référence d'ailleurs).
Belle tête malgré un V-Fin capricieux

On voit également que Bandai a fortement pensé ce kit pour le no paint de par les très nombreux under gates utilisés sur ce kit. On parle d'under gate lorsque le point qui relie la pièce à la grappe se situe « sous la pièce », c'est à dire sur une zone invisible une fois la pièce assemblée. Cela permet de ne laisser quasiment aucune trace de coupe visible. Il y en a beaucoup sur les pièces d'armure notamment, c'est appréciable, mais pas tout le temps, et pas sur les pièces les plus intéressantes. Aucun under gate sur les pièces rondes par exemple, alors que c’est là que c'est le plus utile, pour éviter d'aplanir la pièce lors de la coupe ou du ponçage. Pire, les under gates sont parfois placé dans des endroits difficiles d'accès…

Par contre vous n'aurez quasiment aucune ligne de jointure, Bandai s'étant efforcé de les camoufler dans des panel lines.

A côté de ça, Bandai utilise un plastique de qualité douteuse. Plusieurs grappes étaient déformées, heureusement sans incidence sur les pièces elles-mêmes, mais c'est plutôt inquiétant. L'ABS utilisé pour la frame et les mécanismes de transformation est d'ailleurs assez tendre, pas top à poncer (impossible de gratter proprement les lignes de moulages avec le dos d'un cutter par exemple) et surtout marque facilement. J'avoue que ça ne m'inspire pas confiance pour la solidité si vous manipulez beaucoup ce kit.

En parlant de solidité, la pièce qui permet de monter le G-Fortress sur une action base est simplement clipsée sous le bassin et du coup se trouve en position horizontale. Ça me paraît un peu léger pour supporter le poids de la bête dans le temps.
Vue sur l'armement du backpack

Une finition perfectible

Au niveau de la finition il y a des petites choses surprenantes. Si globalement le kit est très bien conçu, on a parfois des ajustements plus que douteux. Les intakes des pieds laissent apparaître un jour, la pièce interne n'étant pas correctement ajustée. La pièce interne des volets autour des jambes ne suit pas la courbe de l'armure mais est découpée en escalier. Certains assemblages font cheap comme la pièce au milieu des épaules, ou encore la trappe située dans le dos. En mode G-Fortress, elle est censée masquer le polycap où s’emboîte le bras du backpack, mais elle n'a aucune tenue et reste du coup toujours ouverte… surprenant.

Les pièces argentées, qui nous sont vendues comme un coating apportant plus de réalisme (ahah, c'te blague), n'est vraiment pas terrible et fait surtout penser à un vieux coup de bombe argentée de chez casto. Pire, certains points de coupe sont placés pil poil sur la seule partie visible de la pièce… laissant une belle marque blanche de la couleur d'origine de la grappe...

Mais tout ça reste des détails qui ne viennent pas gâcher la qualité globale du kit, même si l'ont voit bien que Bandai n'a pas un soucis du détail et de la perfection exacerbé ces dernières années.
Une finition perfectible...

Non, là où Bandai est franchement à la ramasse c'est au niveau des mains. Franchement c'est le pire MG que j'ai vu de ce point de vu là. Bandai a repris le système de doigts interchangeables que l'on retrouve sur les derniers MG. Du coup on a une paire de paumes qui sert à la fois pour les poings fermés, les mains ouvertes et la main qui tient le flingue (oui, la… il n'y en a qu'une, la droite). Non seulement on ne dispose pas de plusieurs mains complètes, mais en plus la tenue des doigts est relativement mauvaise. Enfin, seul le pouce est articulé.

En clair personne n'est content : les fans de mains entièrement articulées, peu fiables mais élégantes, peuvent se rhabiller, tout comme les partisans (dont je fais parti) des mains fixes, solides et esthétiques. On a quand même une paire de poings fermés fixes, mais qui ne sont pas top de toute façon.

À mais attendez, je n'ai pas fini ! Car le vrai scandale, c'est que Bandai s'est contenté de reprendre ses mains « universelle » sans les adapter au ZZ. Si bien que les mains ouvertes, utilisées pour les Mega Beam Sabers, ne sont même pas fichues de les tenir correctement. Le pouce est incapable d'en faire le tour tant ceux-ci sont imposants. Heureusement une encoche assure le maintien du Mega Beam Saber. Et il est vrai qu'ils sont énormes ces Beam Sabers, 27cm avec la lame ! « Toujours plus ! » dirait mon ami Ptitninja ! Bon c'est pas grave, on lui laissera les Beam Sabers sur le backpack, ça prend moins de place dans la vitrine.
Les Mega Beam Sabers sont impressionnants, les mains beaucoup moins...

Conclusion

Avec tout ça vous allez dire que je déteste ce kit, mais en fait non ! Si ce gunpla plus proche du jouet en kit que de la vrai maquette n'est pas exempt de petits défauts, ceux-ci restent marginaux. Globalement pour une version Ka je le trouve plutôt sympa.

Certes j'aurai préféré que Bandai passe plus de temps à travailler les détails plutôt que sur la conception destinée au no paint. Mais cette version est tout à fait satisfaisante pour peu que l'on ne soit pas allergique au redesign proposé par Katoki. Et je ne boude pas mon plaisir de trouver une transformation fort réussie. Ce MG ZZ Gundam ver.Ka devrait d'ailleurs rester en mode G-Fortress dans ma vitrine.
Difficile de faire mieux niveau pose sans action base

Le haut du ZZ Gundam ver.Ka manque quand même un peu de détails

La jambe se démonte facilement quand on la manipule...

Sans le backpack, les proportions sont douteuses...

G-Fortress bis

G-Fortress

Le jour au niveau de la pièce rouge est particulièrement visible, la faute à une tenue déplorable à cet endroit là

Les racks à missiles sont vraiment sympas

L'articulation des épaules reste assez visible et n'est pas des plus glamour

Certains détails sont très réussis

Sous le G-Fortress

Les trains d'atterrissage sortis

Gros plans sur les trains d'atterrissage

Les différents éléments composant le G-Fortress

Les équipements

La copieuse planche de décalcomanies à l'eau


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