HGUC Char's Z'gok dans un style "illustration"


Rédigé par Zenkuro le Samedi 19 Janvier 2019 à 07:57 | Lu 2104 fois | 2 commentaire(s)



Il n’y a pas que l’aérographe dans la vie et l’on peut réaliser des choses très intéressantes uniquement au pinceau. S’il est bien sûr possible de peindre ses kits de manière classique, comme j’avais déjà pu le montrer dans mon tutoriel sur la peinture au pinceau, ce qui m’intéresse avant tout ce sont les effets de style qui sont spécifiques au pinceau et impossibles à reproduire à l’aérographe. Certains artistes japonais, que l'on peut retrouver sur Twitter, sont d’ailleurs très doués, comme @yononaka_poison qui reproduit de véritables tableaux sur ses Gunpla, ou encore @PPPppppppQQQ qui a un style de peinture très influancé par les illustrations des années 80. C’est de ce dernier que je me suis inspiré pour réaliser le HGUC Z’Gok ici présent, auquel j’ai voulu donner un aspect illustration.

Sans atteindre la qualité du travail de @PPPppppppQQQ (j’en suis encore très loin), je me suis inspiré de sa technique, ou du moins ce que j’en ai compris des quelques works in progress qu’il a pu publier sur twitter.

Contrairement à ce qu’on a l’habitude de faire lorsqu’on peint un kit à l’aérographe, c’est à dire peindre pièce par pièce, ici le Z’Gok a été peint directement par grands ensembles : corps et membres. Un peu comme pour une figurine Warhammer finalement, qui est travaillée en monobloc.

Le kit est ancien et assez basique, j’ai donc commencé par le préparer en collant et colmatant les lignes de jointures, pour la plupart situées le long du buste, des jambes, des avant-bras et des réacteurs dorsaux.
Le HGUC Char's Z'gok est un kit assez simple sorti en 2001

J’ai ensuite appliqué une sous-couche noire en bombe. Puis, toujours à la bombe, blanche cette fois, j’ai posé les éclaircissements zénithaux en vaporisant au dessus du kit que j’ai préalablement placé dans la position qui sera la sienne au final.

En effet, tout l’intérêt de la technique est de jouer sur les contrastes lumière / ombres, ce qui ne peut fonctionner que pour une pose fixe. La lumière devait venir d’en haut, éclairer fortement la tête du Zgok ainsi que les parties exposées de ses membres, tandis que les parties restant dans l’ombre devaient demeurer sombres. En cela la technique de la vaporisation de blanc sur du noir, en zénithal, permet de facilement placer les éclaircissements et donc les ombres.
Eclaircissement zénithal à la bombe blanche sur une base noire.

Pour la suite ça se complique un peu, car la technique est très difficile à retranscrire au travers d’un tuto, on est vraiment dans l’acquisition d’un coup de main et dans l’apprentissage de la réaction de la peinture. Dans les grandes lignes voici comment j’ai procédé.

J’ai peint avec des peintures Vallejo Model Color / Prince August qui sont vraiment, à mon goût, le top pour la peinture au pinceau. J’ai utilisé quasiment exclusivement un pinceau Winsor & Newton série 7 de taille 2, un pinceau en poils de martre Kolinsky à pointe fine avec un bon réservoir. Les Winsor et Newton série 7 sont mes pinceaux favoris. La peinture doit être très diluée, à l’eau, de telle sorte qu’elle reste transparente et évite d’avoir des marques de pinceau.

Je commence par appliquer la couleur de base, très diluée donc, de telle manière que plusieurs fines couches sont nécessaires pour couvrir correctement la pièce. Pour autant, la transparence de la peinture permet de laisser transparaître les éclaircissements préalablement réalisés à la bombe. Il va s’agir ensuite d’enrichir la palette chromatique et d’accentuer les contrastes en posant ombres et éclaircissements tout en créant des dégradés.
La couche de base des membres

Pour cela il est nécessaire de bien préparer ses couleurs sur la palette. Pour celle-ci j’utilise la technique de la palette humide qui permet de garder la peinture fraîche longtemps : dans une assiette je mets plusieurs feuilles de papier absorbant humides, sur lesquelles je place une feuille de papier sulfurisé. C’est sur cette dernière que je fais mes mélanges. La peinture n’est pas au contact de l’eau, mais l’humidité ambiante l’empêche de sécher. Magique ! Il suffit de mettre une autre assiette par dessus pour garder la peinture fraîche longtemps.

Donc sur la palette j’utilise plusieurs couleurs pour créer mon spectre chromatique du plus clair au plus foncé. Évitez de prendre une couleur de base et de l’éclaircir uniquement au blanc et de le foncer uniquement au noir, cela aurait pour effet d’affadir les couleurs. Il vaut mieux utiliser plusieurs teintes, par exemple pour le torse plusieurs teintes de jaune, orange et rouge, et n’utiliser le noir et le blanc qu’aux extrémités du dégradé. Je place ainsi quelques gouttes de chaque couleur espacées sur la palette, puis je les tire les une vers les autres, toujours en diluant fortement, pour avoir un beau dégradé. Et je viens piocher dedans pour peindre mon kit. J’ai également rajouté une pointe de bleu dans les ombrages les plus sombres pour enrichir la couleur.
Le travail sur le torse. On peut voir la préparation des couleurs, très vives, sur la palette.

J’ai essayé de travailler les transitions de couleur dans le frais afin de créer des dégradés relativement doux, sans pour autant rechercher le dégradé parfait. Au contraire, avoir des démarcations de couleurs subtiles mais nettes permet de rappeler le style des illustrations des années 80.
Les principales étapes de peinture des parties tubulaires des membres

Véritablement, c’est comme si la maquette était un tableau, la sensation est vraiment excellente ! Je ne saurais trop vous en dire plus sur la technique, la peinture se fait vraiment au feeling et le choix des couleurs relève surtout de votre sensibilité artistique. Au final, le meilleur conseil que j’aurai à vous donner, si ce style vous intéresse, c’est de vous lancer sur un petit kit par cher comme je l’ai fait et d'expérimenter.

Place aux photos !









Dans la même rubrique :